Le cas Richard Jewell », un film de Clint Eastwood Il n'y a pas de deuxiĂšme acte dans les vies amĂ©ricaines » Francis Scott Fitzgerald, Le Dernier Nabab, 1941 citĂ© en exergue de Bird, Clint Eastwood, 1988 Le hĂ©ros ne va plus de soi. L'hĂ©roĂŻsme s'est opacifiĂ©. Sa cause si consensuelle semble pourtant en voie d'obscurcissement. C'est le malheur exemplaire de Richard Jewell, agent de sĂ©curitĂ© pendant les Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996 qui, du jour au lendemain et durant un calvaire de 88 jours, est passĂ© du statut de hĂ©ros national cĂ©lĂ©brĂ© pour avoir dĂ©jouĂ© un attentat Ă celui de suspect principal et coupable prĂ©sumĂ©, victime Ă©missaire des emballements de la presse et des surenchĂšres du FBI. C'est une hantise, elle fonde l'obsession caractĂ©risant les derniĂšres inflexions du cinĂ©ma de Clint Eastwood, qui rĂ©flĂ©chissent aux contradictions manifestes d'un certain destin amĂ©ricain. En mĂȘme temps, l'affaire n'est peut-ĂȘtre pas si nouvelle. Que l'on repense en effet Ă deux des premiers rĂŽles de Clint Eastwood qui l'ont hissĂ© au rang de star internationale, dans Le Bon, la brute et le truand 1966 de Sergio Leone et dans Dirty Harry 1971 de Don Siegel. Avec le western, le bon, la brute et le truand sont des archĂ©types dignes de la commedia dell'arte, mais complexifiĂ©s et mĂ©tissĂ©s via les rebondissements picaresques et feuilletonesques de la narration. Si la brute Sentenza jouĂ© par Lee Van Cleef est aisĂ©ment identifiĂ©e Ă son sadisme, le truand Tuco incarnĂ© par Elie Wallach peut faire preuve de brutalitĂ© comme d'une inattendue bontĂ© quand il rappelle Ă son curĂ© de frĂšre les sacrifices consentis qui lui iront permis de rĂ©aliser sa vocation religieuse. Enfin, last but no least, le bon l'homme sans nom » interprĂ©tĂ© par Clint Eastwood ne l'est franchement qu'Ă l'arrachĂ©e en laissant la vie sauve Ă Tuco, seulement plus subtil dans ses truanderies et son sadisme. Quant au second film, l'inspecteur Harry surnommĂ© par ses pairs Harry le charognard » est le policier de San Francisco qui paie le prix de l'infamie que ses actes suscitent en tenant jusqu'au bout, et jusqu'au dĂ©goĂ»t de soi et de l'insigne, le point d'exception au droit pourtant nĂ©cessaire Ă l'exercice de la loi. Dans les deux cas, le hĂ©ros eastwoodien est toujours plus ou moins ce qu'il est censĂ© ĂȘtre, en-deçà ou au-delĂ de son caractĂšre moral prĂ©supposĂ© par l'archĂ©type, en-deçà ou au-delĂ de l'ordre Ă l'intĂ©rieur de la loi dont il est le gardien. Dans tous les cas, le hĂ©ros est une figure de l'exception qui complique la rĂšgle causale des enchaĂźnements de l'action, poussant jusqu'Ă ses plus extrĂȘmes limites l'inĂ©vidence de l'hĂ©roĂŻsme. L'hĂ©roĂŻsme qui ne va pas de soi Le hĂ©ros ne va plus de soi. Est-il dĂ©jĂ allĂ© de soi ? L'hĂ©roĂŻsme qui ne va pas de soi est une constante des films de Clint Eastwood. Elle est devenue la dominante de ses derniers films depuis une bonne dĂ©cennie au moins, avec pour borne et tournant majeur Gran Torino 2009. Depuis cet ultime chef-d'Ćuvre d'une maniĂšre crĂ©pusculaire menĂ©e jusqu'Ă l'abolition de son personnage de justicier vengeur, Ă©vanoui dans le geste de rĂ©pondre Ă la violence par la violence en le mimant seulement, le dernier reprĂ©sentant hollywoodien d'un classicisme devenu spectral a eu alors besoin de revenir Ă la grande histoire Ă©difiante pour, trĂšs vite cependant, en compliquer la donne. Si Invictus fait en 2009 de Nelson Mandela le hĂ©ros noir et lumineux de la synthĂšse raciale post-apartheid, en 2011 J. Edgar investit Ă l'inverse les recoins troublants du crĂ©ateur blanc et ombrageux de la police fĂ©dĂ©rale Ă©tasunienne. Depuis lors, le cinĂ©aste convient enfin de privilĂ©gier avec un systĂ©matisme jamais dĂ©menti les mĂ©saventures rĂ©elles des petites gens. Si Jersey Boys 2014 joue d'une main la carte du biopic dĂ©diĂ© Ă Frankie Valli et son groupe de variĂ©tĂ©s les Four Seasons, l'adaptation proto-scorsesienne du musical Ă succĂšs de Broadway l'emporte de l'autre en concentrant la veine mĂ©lodramatique typique de l'auteur dans l'Ă©vocation d'un pĂšre meurtri de n'avoir pas vu sa fille ni grandir ni mourir, doublĂ© de l'ami qui a sacrifiĂ© sa carriĂšre pour Ă©ponger les dettes de l'amitiĂ© en ce sens-lĂ Frankie Valli fait lointainement Ă©cho au personnage de Tuco dans Le Bon, la brute et le truand. La vedette acclamĂ©e de la chanson populaire aura donc Ă©tĂ© un hĂ©ros aussi discret que blessĂ©, sa propension christique au sacrifice amplifiĂ©e par une paternitĂ© empĂȘchĂ©e, renvoyĂ©e Ă sa seule possibilitĂ©, un reste non vĂ©cu. On y reviendra plus en dĂ©tail mais ce dernier motif constitue l'un des plus douloureux et lancinants leitmotivs de l'Ćuvre, de la petite orpheline de Bronco Billy 1980 jouĂ©e par Allison Eastwood en passant par les pĂšres nĂ©gligents de Absolute Power â Les Pleins pouvoirs 1997 et True Crime â JugĂ© coupable 1999, de la boxeuse adoptĂ©e par son entraĂźneur de Million Dollar Baby 2004 aux filiations contrariĂ©es, le pĂšre face Ă sa fille dans Jersey Boys et la fille face au pĂšre de La Mule en 2018 et, significativement, ce personnage fĂ©minin est Ă nouveau interprĂ©tĂ© par Allison Eastwood. © Claire Folger - 2019 Warner Bros. Entertainment Inc. Tout s'enchaĂźne ensuite trĂšs vite, American Sniper 2014, Sully 2016, Le 15h17 pour Paris et La Mule l'annĂ©e derniĂšre et Le cas Richard Jewell aujourd'hui. Ă chaque fois des histoires vraies dont la fiction propose la transposition didactique au risque assumĂ© de l'Ă©dification. Ă chaque fois des faits divers qui illustrent avec des succĂšs inĂ©gaux, mais aussi un perspectivisme toujours renouvelĂ©, un hĂ©roĂŻsme qui ne va pas ou plus de soi. MĂȘme Le 15h17 pour Paris, pire ratage de cette passionnante sĂ©rie, s'efforce de consacrer les visages quelconques de l'hĂ©roĂŻsme contemporain tout en concluant pourtant, intentionnellement ou non peu importe, Ă son Ă©trange impossibilitĂ©, tantĂŽt par une narration enroulĂ©e dans la boucle de la prĂ©destination l'hĂ©roĂŻsme n'est plus un Ă©vĂ©nement quand il se confond avec l'horizon d'attente de l'Ă©vangĂ©lisme, tantĂŽt par un manque patent d'incarnation les acteurs non professionnels et falots sont les hĂ©ros de leur histoire vraie. L'ironie est particuliĂšrement cruelle alors, en dĂ©passant probablement tous les calculs idĂ©ologiquement intĂ©ressĂ©s du cinĂ©aste puisque le destin des hĂ©ros aura consistĂ© au fond Ă jouer trĂšs mal leurs propres rĂŽles dans le pire film de Clint Eastwood. La volontĂ© apologĂ©tique aura ainsi butĂ© sur ses propres apories, demonstrandum per absurdum. Un cas d'Ă©cole. Pour les autres films de Clint Eastwood, les choses se partagent ainsi. C'est la cĂ©lĂ©bration du hĂ©ros patriotique Chris Kyle, certes fortement connotĂ©e idĂ©ologiquement mais corrodĂ©e cependant par la souffrance, Ă©thique et christologique, du mandat qu'il lui faut assumer comme un devoir impersonnel et soustrait de tout plaisir American Sniper. C'est ensuite l'hallucinante remise au cause professionnelle du technicien dont l'expĂ©rience ayant permis de sauver les passagers de l'avion qu'il pilotait paraĂźt fautive du point de vue des normes de la simulation relayĂ©es par le conseil national de la sĂ©curitĂ© des transports Sully. Et c'est l'horticulteur et vĂ©tĂ©ran reconverti contre toute attente en convoyeur de drogue au service des cartels mexicains, dont la vieillesse le rend Ă la fois imperceptible pour les radars de la police et disponible pour d'ultimes jouissances solitaires loin de sa famille La Mule. Toujours, le hĂ©ros est une exception Ă la rĂšgle, une figure ambivalente, qui fascine et dĂ©range en posant problĂšme Ă la norme des situations. Une anomalie sauvage. Un monstre. Je suis assez monstre pour coexister mal Ă l'aise ; pas assez monstre pour ĂȘtre exterminĂ©. »1. Le mal est fait, l'hĂ©roĂŻsme dĂ©sĆuvrĂ© Richard Jewell est le gars sympathique par excellence, les rondeurs nourris au sucre et les joues roses de l'acteur Paul Walter Hauser y insistent. Sa bonhomie frĂŽlerait mĂȘme l'obsĂ©quiositĂ© tant il cherche Ă bien faire son travail, d'abord montrĂ© en train de pousser le chariot des fournitures en anticipant le dĂ©sir des employĂ©s du bureau, puis en surveillant avec zĂšle l'internat d'un campus. C'est trĂšs drĂŽle, Ă ce moment-lĂ Richard Jewell ressemble Ă un avatar puĂ©ril et inoffensif de l'inspecteur Harry, son magnum 44 n'est plus qu'un pistolet de jeux d'arcades et sa politique » qu'il explique Ă son boss seulement des remontrances infligĂ©es Ă des Ă©tudiants picoleurs et turbulents. Enfin, le bonhomme officie comme agent de sĂ©curitĂ©, toujours en train de caresser le rĂȘve de devenir un jour prochain un policier, un vrai. Le soir oĂč il repĂšre un sac Ă dos kaki abandonnĂ© sous un banc alors que l'attention gĂ©nĂ©rale est magnĂ©tisĂ©e par les chanteurs se succĂ©dant sur la scĂšne du parc du Centenaire d'Atlanta, sa vigilance sera rĂ©compensĂ©e en permettant de sauver la vie de la plupart des personnes prĂ©sentes lors de l'explosion de la bombe Ă clous, qui fera malgrĂ© tout une victime et une centaine de blessĂ©s. Du jour au lendemain, Richard Jewell devient un hĂ©ros national attirant le regard des professionnels du story-telling qui lui tombent dessus en escomptant tirer profit de son aventure. Ce qu'il ignore alors c'est que des spĂ©cialistes du comportement travaillant pour le FBI repĂšrent dans sa soudaine mĂ©diatisation le profil-type du faux hĂ©ros qui aurait posĂ© lui-mĂȘme la bombe afin d'accĂ©der Ă une notoriĂ©tĂ© tant convoitĂ©e. Quand le tuyau est lĂąchĂ© par un agent fĂ©dĂ©ral prĂ©sent sur les lieux le soir de l'attentat Ă une journaliste prĂȘte Ă tout pour se refaire une santĂ© dans le journal qui l'emploie, une machine folle est alors lancĂ©e qui va percuter Richard Jewell et sa mĂšre de plein fouet. Le hĂ©ros fameux devient vil et infĂąme, le principal suspect devient coupable prĂ©sumĂ©. 88 jours aprĂšs, la procĂ©dure du FBI est abandonnĂ©e. Cinq ans plus tard le terroriste est retrouvĂ©. Pourtant, une chose est sĂ»re, on le sent, on le sait le mal est fait. On peut reprocher au Cas Richard Jewell bien des problĂšmes. Le traitement Ă charge de la journaliste Olivia Wilde et de l'agent du FBI Jon Hamm l'est d'autant plus que l'histoire, sans ĂȘtre connue dans ses dĂ©tails, aura Ă©tĂ© largement rĂ©sumĂ©e avec la publicitĂ© de la sortie du nouveau film de Clint Eastwood. Autrement dit, mĂȘme un peu, le spectateur sait toujours dĂ©jĂ ce que les reprĂ©sentants des grandes institutions Ă©tasuniennes, police fĂ©dĂ©rale et presse, s'efforcent de ne pas vouloir voir. Jusqu'Ă rivaliser de bĂȘtise dans une surenchĂšre mimĂ©tique dont la dimension caricaturale a d'ailleurs soulevĂ© une polĂ©mique aux Ătats-Unis en grevant peut-ĂȘtre le dĂ©marrage commercial du film, l'un des plus faibles du cinĂ©aste. C'est le cĂŽtĂ© 15h17 pour Paris du Cas Richard Jewell qui en amoindrit considĂ©rablement l'intĂ©rĂȘt, sa portĂ©e plombĂ©e par un schĂ©matisme malgrĂ© tout paradoxal parce qu'il permet de voir que l'important se joue ailleurs mais aussi dans le barnum des institutions qui tournent Ă vide en dĂ©livrant leur noyau parodique. Pas Ă l'endroit en tout cas oĂč le spectateur sait d'un savoir en trop par rapport Ă ce que le film lui raconte, mais lĂ oĂč il redĂ©couvre le mystĂšre de ce que vivre veut dire vraiment. Vivre, c'est-Ă -dire dans l'Ă©preuve de son impossibilitĂ©, l'impossibilitĂ© de vivre sa vie, d'agir et de la dire. © Claire Folger - 2019 Warner Bros. Entertainment Inc. Le cas Richard Jewell est autrement schĂ©matique quand la confĂ©rence de presse organisĂ©e par l'ami et avocat du hĂ©ros Watson Bryant Sam Rockwell autorise la voix Ă©tranglĂ©e de sa mĂšre Bobi Kathy Bates Ă faire verser Ă distance les larmes de la rĂ©demption de la journaliste aux dents longues mais aux yeux rouges de honte. Ou bien quand Richard Jewell sort de sa bonhomie naturelle et envoie enfin balader les agents du FBI pour le plus grand plaisir de son avocat dont le sourire doit Ă©videmment accompagner le nĂŽtre en nous forçant la main. Le film offre malgrĂ© tout quelques trĂ©sors d'intelligence et de sensibilitĂ©. C'est sa narration factuelle qui commence et finit en douceur, en Ă©vitant les grandes pompes des ouvertures dĂ©claratives et des conclusions rĂ©capitulatives. Ce sont encore les ponctuations discrĂštes d'une partition musicale Ă©conome et aĂ©rienne, si rare dans le paysage hollywoodien contemporain comme pour La Mule elle est signĂ©e du compositeur jazz cubain Arturo Sandoval mais ses gouttelettes de piano et ses affleurements de violons brassent une humeur lĂ©gĂšre et mĂ©lancolique typique de la maniĂšre eastwoodienne. Quand elle se refuse Ă certaines inflexions spectaculaires l'explosion et sa hantise sourde et cauchemardesque, la rĂ©alisation elle-mĂȘme se tient dans une forme de rĂ©serve dĂ©diĂ©e Ă un homme dont l'hĂ©roĂŻsme tant dĂ©sirĂ© aura avec son apparition brisĂ© sa vie. Deux moments en tĂ©moignent magnifiquement, celui oĂč les agents du FBI viennent voir Richard Jewell et Watson Bryant dans un dinner pour les informer qu'ils cessent leur procĂ©dure et la derniĂšre sĂ©quence oĂč, plusieurs annĂ©es aprĂšs les faits, l'avocat retrouve son client devenu entre-temps officier de police pour lui dire que le vrai terroriste a enfin Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©. Premier temps submergĂ© de larmes, le hĂ©ros tente de les noyer en riant puis en avalant son beignet au chocolat goulĂ»ment. La tragĂ©die prend fin, certes, mais c'est comme une plaisanterie indigeste qui rappelle en passant au hĂ©ros que le soir de son acte d'hĂ©roĂŻsme il avait la chiasse. Second temps la moustache du hĂ©ros a Ă©tĂ© rasĂ©e et son visage apparaĂźtrait alors presque dĂ©saffectĂ©, distant face Ă l'ami qui repart comme il est venu, pas loin d'ĂȘtre indiffĂ©rent au nouvel Ă©pisode d'une histoire qui ne le concernerait peut-ĂȘtre plus. L'hĂ©roĂŻsme a Ă©tĂ© vĂ©cue comme une tragĂ©die puis une bouffonnerie, Ă la fin son dĂ©sĆuvrement est actĂ©. Trois lignes du gĂ©nĂ©rique-fin informent que Richard Jewell est dĂ©cĂ©dĂ© en 2007 Ă l'Ăąge de 44 ans des complications de son diabĂšte et que sa mĂšre s'est occupĂ©e aprĂšs son dĂ©cĂšs des deux enfants de son avocat. VoilĂ ce que montrent ces deux sĂ©quences sans davantage y insister le mal est fait, le bonhomme est brisĂ© mais finalement apaisĂ© aussi, sa croyance dans les vertus de l'hĂ©roĂŻsme s'est malgrĂ© tout Ă©vanouie. Le hĂ©roĂŻsme aura Ă©tĂ© une malĂ©diction, d'abord vĂ©cue comme une tragĂ©die puis une bouffonnerie, avant que l'indiffĂ©rence Ă la fin ne s'impose Ă celui qui peut enfin vivre sa vie aprĂšs avoir connu l'Ă©preuve de son impossibilitĂ©. La fiction, une post-synchronisation du fait divers Le recours au fait divers ou Ă l'histoire vraie sert pour Clint Eastwood de caution classique lĂ©gitimant le pouvoir de vĂ©ridicitĂ© de la fiction. Au tour de la fiction de rendre alors hommage au commandement des rĂ©cits du rĂ©el qu'elle transpose dans l'examen systĂ©matique des apories de l'hĂ©roĂŻsme, en mobilisant pour conclure des archives audiovisuelles les images vidĂ©o du salut populaire offert au hĂ©ros assassinĂ© Ă la fin de American Sniper, en prĂ©parant l'apparition finale du vrai hĂ©ros accompagnĂ© des vrais passagers Sully, avec l'emploi des protagonistes du fait divers invitĂ©s Ă rejouer leurs propres rĂŽles Le 15h17 pour Paris. Sans omettre de citer le ridicule champ-contrechamp avec l'archive vidĂ©o de François Hollande de dos et de face l'acteur Patrick BraoudĂ© le reprĂ©sentant dans la fiction. Seul La Mule se soustrairait Ă la rĂšgle en privilĂ©giant l'Ă©mancipation relative de la fiction Ă l'Ă©gard de son matĂ©riau documentaire, retour Ă l'Ă©cran exceptionnel de l'acteur-rĂ©alisateur oblige, tandis que Le cas Richard Jewell proposerait pour sa part la procĂ©dure la plus singuliĂšre qui soit. En effet, la premiĂšre apparition tĂ©lĂ©visuelle de Richard Jewell interviewĂ© par la chaĂźne CNN et sur laquelle tombe par hasard sa mĂšre montre un audacieux montage puisque l'archive rĂ©elle dĂ©voilant le visage du vrai Richard Jewell a pour piste sonore la voix de l'acteur Paul Walter Hauser. La voix du corps de la fiction double ainsi l'image du corps rĂ©el. La transposition du fait divers par la fiction tiendrait moins du champ-contrechamp Le 15h17 pour Paris que de la post-synchronisation. En lieu et place du risible, un trouble. Ce choix eastwoodien est riche en effet de ses ambivalences mĂȘmes s'agit-il pour lui de cristalliser avec la suture de l'image documentaire et du son fictionnel l'esprit d'une adaptation cinĂ©matographique fidĂšle se doublant d'un hommage aux fictions du rĂ©el ou bien, au contraire, de les instrumentaliser Ă dessin au nom d'un exercice hollywoodien de ventriloquie ? Une troisiĂšme hypothĂšse apparaĂźt alors en suspendant cette opposition. Richard Jewell parle moins qu'il est parlĂ©. Et cela s'entend deux fois. Richard Jewell est d'abord dĂ©possĂ©dĂ© de son rĂ©cit hĂ©roĂŻque quand les mĂ©dias et le FBI lui substituent l'autre rĂ©cit bruyant de sa potentielle culpabilitĂ©. La fiction conçue par Clint Eastwood, aprĂšs que Jonah Hill et Leonard DiCaprio aient dĂ©frichĂ© pour lui le terrain en participant Ă la production de son film, propose alors de tirer de l'Ă©quivalence fiction / post-synchronisation un principe de rĂ©paration. Le vrai Richard Jewell est parlĂ© par son double de fiction pour faire parler toute une machine discursive qui aura parlĂ© Ă sa place. La tĂ©lĂ©vision a un pouvoir d'inclusion qui se renverse en pouvoir d'exclusion, Charlie Parker en fait l'expĂ©rience ultime Ă la toute fin de Bird 1988, l'entraĂźneur de boxe Ă©galement au dĂ©but de Million Dollar Baby. Le premier exemple est peut-ĂȘtre ici le plus intĂ©ressant, moins tragique dans le second film l'entraĂźneur mime les geste qu'il a appris Ă son Ă©lĂšve triomphant lors d'un match retransmis avant que ce dernier ne lui annonce qu'il a prĂ©vu de l'abandonner que comique dans le premier le saxophoniste rit des pitreries tĂ©lĂ©visuelles auxquelles son addiction Ă l'hĂ©roĂŻne lui permettra d'Ă©chapper avant que son rire ne s'Ă©trangle dans une crise cardiaque. Richard Jewell a pu Ă©viter un procĂšs, c'est pourtant comme s'il avait eu lieu mais seulement au titre de bouffonnerie le procĂšs parodique est dĂ©jĂ Ă l'Ćuvre dans Sully. Le citadin poli jusqu'Ă l'obsĂ©quiositĂ© dĂ©couvre alors qu'il est une anomalie sauvage. Son hĂ©roĂŻsme est un problĂšme social plutĂŽt qu'une solution Ă ses espĂ©rances messianiques. C'est une tragĂ©die vouant l'homme quelconque qui a agi en sauvant des vies Ă l'inaction, passif face Ă l'appareil mĂ©diatico-policier qui s'est mis en branle en rĂ©duisant toute son existence au rĂ©cit qui en trahit l'essence, dĂ©sĆuvrĂ© devant une machine de jugement qui carbure Ă plein rĂ©gime tout en tournant Ă vide. C'est pourquoi la tragĂ©die finit en bouffonnerie que mĂąche et remĂąche une bouche pleine de rires et de larmes mĂȘlĂ©s de beignet au chocolat. PremiĂšre temps de la fin avant son second temps, le visage blanc, rasĂ© et indiffĂ©rent, la parole retenue et modĂ©rĂ©e aprĂšs beaucoup de bruit pour rien et tant de vaine prolixitĂ©. Le procĂšs du terroriste passant aux aveux et les procĂ©dures judiciaires contre les mĂ©dias, tout cela n'intĂ©resse pas Clint Eastwood. Seul l'intrigue l'hĂ©roĂŻsme qui ne va plus de soi, qui n'est plus ni une tragĂ©die ni une comĂ©die mais un pur dĂ©sĆuvrement qui l'ouvre Ă la mĂ©lancolie de sa seule possibilitĂ© dĂ©sormais. Francis Scott Fitzgerald citĂ© en exergue de Bird aura vu juste il n'y a pas de deuxiĂšme acte pour les vies amĂ©ricaines. Rendre sa vie possible alors qu'elle est impossible Stendhal s'est demandĂ© ce qu'est une vie. Quel homme suis-je ? Quel est mon caractĂšre ? ». Ou dit autrement Ai-je vraiment vĂ©cu ma vie, ou est-il restĂ© quelque chose en elle que je ne suis pas parvenu Ă vivre ? ». Giorgio Agamben, mĂ©ditant sur Polichinelle et les dessins, peintures et lavis que lui ont consacrĂ© les peintres Tiepolo pĂšre Giambattista et fils Giandomenico alors que se mourrait la RĂ©publique de Venise Ă la fin du 18Ăšme siĂšcle, rĂ©sumerait ainsi l'idĂ©e Et que peut bien signifier vivre avec un non-vĂ©cu ? »2. © Claire Folger - 2019 Warner Bros. Entertainment Inc. Saisir l'impossibilitĂ© de la vie depuis sa possibilitĂ©, c'est interroger la vie rĂ©ellement vĂ©cue depuis la part du non-vĂ©cu, reste spectral, part fantĂŽme, hantise, restance. VoilĂ une autre obsession eastwoodiennne, elle est au fondement de ses grands mĂ©lodrames, The Bridges of Madison County â Sur la route de Madison 1995 oĂč les amoureux de toute une vie ne se sont charnellement aimĂ©s que durant quatre jours, et Million Dollar Movie au terme duquel l'entraĂźneur disparaĂźt aprĂšs avoir euthanasiĂ© la boxeuse consentante qu'il considĂ©rait comme sa fille adoptive, aussi inaccessible dĂ©sormais que la fille rĂ©elle qui ne rĂ©pond plus aux lettres de son pĂšre. On l'a prĂ©cĂ©demment vu, la situation de l'homme qui n'a pas rĂ©ussi Ă ĂȘtre le pĂšre de sa fille est au cĆur battant de Jersey Boys. Quant au Chris Kyle de American Sniper, le mandat de tireur d'Ă©lite vĂ©cu dans une Ă©thique sans jouissance, Ă la diffĂ©rence raciste de son double faussement mimĂ©tique le sniper syrien, lui, jouit avec la cruautĂ© que lui prĂȘte le prĂ©jugĂ© anti-arabe classique, l'aura suffisamment inhibĂ© affectivement pour ne plus lui donner du dĂ©sir Ă vivre en famille. Dans J. Edgar l'humeur mĂ©lodramatique s'Ă©panche dans les alcĂŽves de la vie affective pleine de bosses et de trous du premier super-flic des Ătats-Unis, travestissement et amour maternel envahissant, homosexualitĂ© rĂ©primĂ©e avec l'adjoint Clyde Tolson et amour secret et platonique de la part de sa fidĂšle secrĂ©taire Helen Gandy. On retrouverait d'ailleurs certains des traits de Hoover concernant Richard Jewell, le bon garçon Ă sa maman soupçonnĂ© d'homosexualitĂ© par le FBI le soupçon se trouve alors, dans le vis-Ă -vis des deux films, largement entachĂ© d'une ironie homogĂšne avec le libertarianisme de l'auteur. Une autre dimension du non-vĂ©cu est Ă©galement partagĂ©e par Le cas Richard Jewell et Sully, peut-ĂȘtre la plus radicale et aporĂ©tique, Ă savoir la mort. Avec l'hypothĂ©tique culpabilitĂ© entretenue par les faux procĂšs parodiques du conseil national de la sĂ©curitĂ© des transports et de la machine mĂ©diatico-policiĂšre, c'est comme si la mort aurait dĂ» s'imposer pour laver de tout soupçon des hommes dont l'hĂ©roĂŻsme est une tragĂ©die tandis que sa mise en doute est une comĂ©die. Symptomatiquement, on retrouvera une mĂȘme sĂ©quence dans les deux films, celle du cauchemar assaillant les hĂ©ros dans lequel ils meurent plutĂŽt qu'ils ne sauvent leur peau en sauvant celle des autres. Un hĂ©ros, un vrai, ne peut ĂȘtre qu'un hĂ©ros mort. Seul Le 15h17 pour Paris ferait exception ou bien alors en dĂ©clinant le motif mais sur un inĂ©narrable mode parodique les trois copains d'enfance sont en effet tellement sĂ»rs du cadeau royal que leur prĂ©pare la prĂ©destination qu'ils en oublient de vivre pleinement leur voyage europĂ©en, le pĂ©riple non vĂ©cu Ă©tant expĂ©diĂ© dans une risible sĂ©rie de cartes postales touristiques, toutes plus piteuses les unes que les autres. La part non vĂ©cue d'une vie est un reste indĂ©passable au fondement de beaucoup de fantasmes. C'est l'ombre clandestine de toute vie que l'on peut nommer, avec Giorgio Agamben relisant la PoĂ©tique d'Aristote, le caractĂšre ĂȘthos, au principe Ă©thique des genres tragique et comique. La tragĂ©die commande l'imitation des actions et le caractĂšre y est toujours secondaire tandis que dans la comĂ©die c'est le contraire, l'imitation est celle du caractĂšre pour lequel les actions sont indiffĂ©rentes. Le hĂ©ros tragique hĂ©rite d'un destin non dĂ©sirĂ©, tombĂ© dans l'action par erreur il doit en payer la faute. Le hĂ©ros comique n'est pas une figure de l'erreur mais de l'errance, son caractĂšre incorrigible le prĂ©munit Ă©thiquement de tout destin fautif. On touche lĂ en toute simplicitĂ© Ă la grande complexitĂ© de la figure de Richard Jewell telle que Clint Eastwood la regarde, qui le voit d'abord comme un hĂ©ros tragique assumant la faute d'une action mal comprise, pour le considĂ©rer ensuite comme le hĂ©ros comique, incorrigible dans son caractĂšre obsĂ©quieux et prolixe, avĂ©rant passivement que le procĂšs qui lui est intentĂ© est en fait une pure parodie. Et le paradoxe de la simple complexitĂ© devient beautĂ© quand, Ă la fin, le goinfre aux joues roses et moustachu a le visage rasĂ© et blanc de l'indiffĂ©rence. AprĂšs l'action hĂ©roĂŻque, Richard Jewell a Ă©tĂ© pendant 88 jours condamnĂ©, apparaissant d'abord comme le mime en Ă©tant bĂąillonnĂ© il ne peut pas parler, ensuite comme l'acteur en Ă©tant clouĂ© au poteau il ne peut pas agir. En regard de l'action qui est depuis l'antiquitĂ© grecque le lieu de la politique, Richard Jewell aura Ă©tĂ© en-deçà c'est la tragĂ©die d'un destin fautif sanctionnant sa vigilance puis au-delĂ le rire avant l'indiffĂ©rence, le dernier visage de l'innocence. L'hĂ©roĂŻsme est bel et bien dĂ©sĆuvrĂ©, ses Ćuvres ne sont plus que des fantĂŽmes de cinĂ©ma dont les restes Ă©choient Ă la tĂ©lĂ©vision, extraits de Iwo Jima 1949 d'Allan Dwan ou d'un film avec James Stewart. On s'en souvient, le journaliste de True Crime qui sauvait in extremis l'innocent condamnĂ© Ă mort apparaissait Ă la fin pour ce qu'il Ă©tait vraiment, un PĂšre NoĂ«l, autrement dit un clown comme il y en a tant dans Bronco Billy 1980 en rappelant alors Ă l'histoire Ă©tasunienne sa dimension sĂ©rieusement carnavalesque. On pourrait encore Ă©voquer l'enfant Ă©changĂ© par la police contre le vrai kidnappĂ© par le tueur en sĂ©rie pĂ©dophile de Changeling â L'Ăchange 2008, tel l'enfant Ă©changĂ© des mythologies scandinave et anglo-saxonne et la mĂšre qui ne s'y trompe pas se voit alors condamnĂ©e Ă l'erreur Ă la fois tragique elle est internĂ©e en psychiatrie et comique son internement psychiatrique est la dĂ©cision d'une parodie de justice. Richard Jewell tiendrait quant Ă lui davantage de Polichinelle. Comme cette figure populaire de la commedia dell'arte napolitaine, il est Ă la fois liĂ© et bĂąillonnĂ© il ne peut que dire une incapacitĂ© de parler et il ne fait qu'agir une impossibilitĂ© d'agir. Il atteste, Ă chaque fois, que l'on ne peut agir l'action ni dire la parole â c'est-Ă -dire que vivre la vie est impossible et que cette impossibilitĂ© est la tĂąche politique par excellence. »3. Comme Polichinelle, Richard Jewell est au-delĂ du caractĂšre et du destin, de l'action et de l'inaction, de la comĂ©die et de la tragĂ©die, de la possibilitĂ© et de l'impossibilitĂ©. Une vie dont il est impossible de distinguer et d'isoler un Ă©lĂ©ment. Un dĂ©sĆuvrement, une forme-de-vie » dirait encore Giorgio Agamben. Seul l'orang-outan Clyde l'aura toujours dĂ©jĂ prĂ©cĂ©dĂ©, ouvrant avec le diptyque mĂ©prisĂ©, Every Which Way But Loose â Doux, dur, dingue 1978 de James Fargo et Any Which Way You Can â Ăa va cogner 1978 de Buddy Van Horn, l'Ă©chappĂ©e de Polichinelle. L'hĂ©roĂŻsme n'est plus le dĂ©mon de Richard Jewell, cet ange eastwoodien qui aura sereinement atteint l'Ăąge tardif de l'innocence. Ne restent plus Ă ce dernier que quatre annĂ©es Ă vivre et, pour lui comme pour tant de hĂ©ros eastwoodiens Million Dollar Movie encore, elles viennent aprĂšs le rĂ©cit, dans les pointillĂ©s du carton final. Parce que la vraie vie est infilmable. Soustraite Ă toute reprĂ©sentation, la vie est une trouĂ©e, un pas de cĂŽtĂ©, une Ă©chappĂ©e. Vivre, rendre sa propre vie possible, peut signifier seulement â pour Polichinelle, pour tout homme â se saisir de sa propre impossibilitĂ© Ă vivre. C'est alors seulement que la vie commence. »4. Apostille sur l'Ă©ros mĂ©lancolique du hĂ©ros La thĂ©orie mĂ©diĂ©vale de l'Ă©ros mĂ©lancolique permet de mieux comprendre les linĂ©aments de l'imaginaire amoureux caractĂ©ristique de la poĂ©sie courtoise et, plus gĂ©nĂ©ralement, de la littĂ©rature Ă l'Ă©poque du Moyen Ăge, de Dante aux poĂštes du dolce stil novo », de Tristan et Yseult en passant par GueniĂšvre et Lancelot. Le rapport nouĂ© entre hĂ©ros et Ă©ros, s'il dĂ©pend historiquement de l'hĂ©ritage des traitĂ©s mĂ©dicaux de l'antiquitĂ© insistant notamment sur l'Ă©rotisme maladif amor hereos, pose non seulement que l'amour est une maladie, mais que la maladie d'amour rĂ©pond aussi Ă son noyau profond d'irrĂ©el. C'est ainsi que se fonde sa puissance fantasmatique Ă laquelle s'abreuvent une longue tradition de la parole poĂ©tique, jusqu'Ă Baudelaire et MallarmĂ©, jusqu'Ă la parole propre Ă l'Ă©thique de la psychanalyse de Jacques Lacan5. Significativement, Clint Eastwood a refusĂ© de reprĂ©senter la compagne de Richard Jewell, Dana, avec qui il Ă©tait pourtant mariĂ© depuis 1991. En faire un cĂ©libataire vivant avec sa maman est un choix scĂ©naristique important, qui ne doit pas ĂȘtre rĂ©duit Ă vouloir moquer une mollesse contemporaine expliquant pourquoi les hĂ©ros vellĂ©itaires ne peuvent ĂȘtre Ă la hauteur de l'antique hĂ©roĂŻsme viril dont le cinĂ©aste aura si souvent incarnĂ© les vertus Ă l'Ă©cran. Richard Jewell est Ă sa maniĂšre unique un autre malade d'amour. L'amor hereos a pour fantasme un objet irrĂ©el et toujours dĂ©jĂ manquant, une part non-vĂ©cue, l'hĂ©roĂŻsme. Richard Jewell est un hĂ©ros ainsi possĂ©dĂ© par l'Ă©ros mĂ©lancolique d'un hĂ©roĂŻsme qui n'est plus qu'une possibilitĂ© Ă l'Ă©poque du tournant parodique des grandes institutions garantes du fonctionnement de la dĂ©mocratie en AmĂ©rique, mĂ©dias et police fĂ©dĂ©rale dĂ©sĆuvrĂ©s, qui ne peut alors que tourner Ă vide. Les hĂ©ros tourmentĂ©s par l'Ă©ros mĂ©lancolique d'un hĂ©roĂŻsme manquant accaparent toujours plus le regard du cinĂ©ma de Clint Eastwood Ă l'Ăąge de son crĂ©puscule, qui est celui de l'hĂ©roĂŻsme. HĂ©roĂŻsme impossible, la rĂ©alitĂ© de son impossibilitĂ© ne le renvoie dĂšs lors plus qu'Ă sa seule possibilitĂ©. C'est pourquoi, certes Ă quelques exceptions prĂšs, les hĂ©ros eastwoodiens en Ă©tant dignes d'Ăros sont des anges dignes d'ĂȘtre aimĂ©s, relevĂ©s par les films qui tirent de la transposition des faits divers par la fiction d'Ă©tranges effets de post-synchronisation comme d'Ă©mouvantes puissances de rĂ©paration. Les hĂ©ros mĂ©lancoliques de l'hĂ©roĂŻsme sont dignes d'amour et nous qui en aimons l'anomalie devons en ĂȘtre dignes Ă notre tour.LeCas Richard Jewell - Bande Annonce Officielle (VOST) - Paul Walter Hauser _ Sam Rockwell. NoPopCorn. 1:31. LE CAS RICHARD JEWELL - Bande Annonce VF. Majestic CinĂ©ma CI. 2:20. Le Cas Richard Jewell Bande Annonce VF (2020) Paul Walter Hauser, Sam Rockwell. BientĂŽt au CinĂ©ma. 2:20. LE CAS RICHARD JEWELL (2019) Bande Annonce VOSTF -
Bandeannonce (ang.) du film Le Cas Richard Jewell (2019). Liens vers d'autres vidĂ©os du mĂȘme film. Connexion . Menu : Mes cinĂ©mas favoris. Ma filmothĂšque. Bandes-ann. Golden Globes. Oscars. Changer la ville. Contactez-nous. Mon compte. English. Partagez cette page Le Cas Richard Jewell. horaires info critiques bande-ann. Bande-annonce (ang.) Autres vidĂ©os du film.
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