LaLune ne tombe pas vers la Terre en ce moment parce que la Terre tourne d'elle-mĂȘme. L'Ă©nergie de la propre rotation de la Terre autour de son axe est progressivement transfĂ©rĂ©e en Ă©nergie du mouvement orbital de la Lune. C'est pourquoi la vitesse de rotation de la Terre diminue mais la distance Ă la Lune augmente.
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La Lune est le seul satellite naturel de la Terre. Elle est notre compagnon le plus fidĂšle. Elle orbite autour de la Terre depuis des milliards dâannĂ©es. Avant que les premiĂšres traces de vie nâapparaissent dans les ocĂ©ans. Avant mĂȘme que la Terre ne soit suffisamment froide pour abriter des ocĂ©ans. Cependant, cette sĂ©rĂ©nitĂ© qui rĂšgne dans le ciel nocturne est le fruit dâun passĂ© particuliĂšrement houleux. La Lune serait nĂ©e peu de temps aprĂšs la formation du systĂšme solaire et la projection de comĂštes, de mĂ©tĂ©ores et dâastĂ©roĂŻdes, il y a 4,5 milliards dâannĂ©es. La collision entre la Terre et un bolide de la taille de Mars aurait fait tourbillonner de la roche en fusion dans lâespace. Au fil du temps, des nuages de dĂ©bris se seraient rassemblĂ©s pour former la Lune. Cette formation prĂ©coce et les liens Ă©troits quâelle entretient avec la jeune Terre font de la Lune lâun des Ă©lĂ©ments les plus prometteurs pour comprendre la naissance et le dĂ©veloppement de notre systĂšme solaire et de notre planĂšte. La Lune conserve Ă©galement nombre de ses caractĂ©ristiques dâĂ©poque. Contrairement Ă la Terre, elle ne possĂšde pas de plaques tectoniques actives qui modifient sans cesse le paysage. De mĂȘme, ni vent ni pluie n'usent ses roches anciennes. Plusieurs gĂ©nĂ©rations dâastronomes ont explorĂ© ce petit monde dĂ©pourvu dâair, de sa surface grĂȘlĂ©e par les impacts Ă son noyau interne composĂ© de fer. Câest le seul autre monde oĂč lâHomme a posĂ© le pied, un candidat de choix pour de futurs voyages spatiaux. FACE VISIBLE, FACE CACHEE Dans notre systĂšme solaire, plus de 190 satellites naturels orbitent autour des planĂštes et des astĂ©roĂŻdes, la Lune Ă©tant le cinquiĂšme plus grand. Son diamĂštre est dâenviron 3 500 kilomĂštres, soit le tiers du diamĂštre de la Terre. La distance Terre-Lune est Ă©gale Ă 30 fois le diamĂštre de la Terre. La durĂ©e de rotation de la Lune sur elle-mĂȘme est sensiblement la mĂȘme que sa rotation autour de la Terre environ 27,3 jours. Cette danse cĂ©leste est mieux connue sous le nom de rotation synchrone. Depuis la Terre, nous voyons donc toujours la mĂȘme face lunaire, illuminĂ©e par le Soleil. On passe par diffĂ©rentes phases lunaires nouvelle lune, pleine lune, croissant de lune. Celles-ci dĂ©pendent de la position de la Lune par rapport Ă la Terre et au Soleil. Un cycle lunaire complet dure 29,5 jours. Sâil est vrai que la Lune montre toujours Ă la Terre la mĂȘme face, il nâexiste cependant pas de vĂ©ritable cĂŽtĂ© obscur ». La face cachĂ©e de la Lune est Ă©galement Ă©clairĂ©e par la lumiĂšre du Soleil mais elle nâest juste pas visible depuis la Terre. La partie illuminĂ©e change en fonction de la position de la Lune. LES ROCHES LUNAIRES Au cours des missions Apollo, les astronautes ont ramenĂ© sur Terre prĂšs de 400 kilos de roche lunaire, de sable et de poussiĂšre pour que les chercheurs puissent examiner la surface de la Lune. Ces Ă©lĂ©ments leur ont apportĂ© de prĂ©cieuses informations sur la formation de la Lune et son Ă©volution. TĂŽt dans son histoire, de grands ocĂ©ans de magma ont recouvert la Lune. Le magma sâest lentement refroidi en prĂ©cipitant des cristaux. Les minĂ©raux les plus lĂ©gers se sont rassemblĂ©s Ă la surface. Une grande partie de cette ancienne croĂ»te lunaire est constituĂ©e dâanorthosite, une roche de couleur claire, qui constitue les parties lumineuses de la Lune que nous voyons depuis la Terre. Cette roche terrestre pourrait ĂȘtre la plus ancienne jamais trouvĂ©e et elle a Ă©tĂ© collectĂ©e sur la Lune. Aujourdâhui, des milliards dâannĂ©es plus tard, cette surface Ă©blouissante regorge de taches sombres. Ces zones obscures sont de vastes Ă©tendues de basaltes lunaires comparables aux roches qui forment les Ăźles hawaĂŻennes. Connues sous le nom de maria, qui signifie mer en latin, ces zones sont les consĂ©quences de coulĂ©es volcaniques. Selon les chercheurs, ces Ă©ruptions ne se poursuivent pas Ă ce jour et lâexplosion de la lave a eu lieu, en majeure partie, il y a trois ou quatre milliards dâannĂ©es. Certaines petites taches sombres sont des failles ou des fissures profondes Ă la surface. Cependant, elles ne rĂ©sultent pas du mouvement des plaques tectoniques comme les failles Ă la surface de la Terre. De nombreuses fissures se sont sans doute formĂ©es lorsque la Lune sâest refroidie puis contractĂ©e. Dâautres proviennent de lâattraction gravitationnelle de la Terre. Cette activitĂ© a eu lieu en grande partie il y a trĂšs longtemps mais une Ă©tude des tremblements de terre Ă lâĂ©poque des missions Apollo montre que tout ne remonte pas Ă un passĂ© trĂšs lointain. La Lune nâest peut-ĂȘtre pas gĂ©ologiquement morte comme on peut le croire. Une masse mystĂ©rieuse dĂ©tectĂ©e sous la face cachĂ©e de la Lune. Lâune des caractĂ©ristiques fondamentales de la Lune est sa surface criblĂ©e de cratĂšres qui se chevauchent. LâĂ©tude de ces cratĂšres et de la datation gĂ©ologique des roches ramenĂ©es sur Terre aprĂšs les missions Apollo, permet aux chercheurs non seulement dâavoir des informations prĂ©cises sur lâhistoire du bombardement de la Terre et de la Lune mais Ă©galement dâĂ©tablir une chronologie des autres entitĂ©s du systĂšme solaire. Comme sur Terre, le manteau lunaire se trouve sous la croĂ»te mais les chercheurs ne sont toujours pas sĂ»rs de sa composition exacte. Quelques dĂ©couvertes rĂ©centes suggĂšrent que les parties supĂ©rieures du manteau sont principalement formĂ©es de minĂ©raux comme lâolivine et le pyroxĂšne. Au centre de la Lune, se trouve un petit noyau de fer qui sâĂ©tend sur 480 kilomĂštres environ, selon lâanalyse des donnĂ©es des enregistrements sismiques dâApollo. PAS SI ARIDE QUE ĂA La Lune Ă©tait autrefois considĂ©rĂ©e comme un paysage aride. Cependant, les chercheurs ont dĂ©tectĂ© de nombreux signes qui prouvent que la Lune est plus humide quâon ne le croit. Bien que lâeau ne puisse persister Ă sa surface Ă lâĂ©tat liquide, tout pousse les chercheurs Ă croire quâil existe de la glace de maniĂšre permanente dans certaines des zones ombragĂ©es de la Lune. De minuscules Ă©clats de verre en provenance dâanciennes Ă©ruptions volcaniques suggĂšrent quâil existe une grande quantitĂ© dâeau dans les minĂ©raux. De plus, lâeau semble se dĂ©verser lorsque les mĂ©tĂ©ores entrent en collision avec la surface de la Lune. On Ă©value la quantitĂ© dâeau qui coule Ă 220 tonnes par an. Une source prĂ©cieuse pour les ĂȘtres humains qui sâaventureront sur la Lune Ă lâavenir ou mĂȘme pour les rĂ©sidents des bases lunaires qui serviraient de point de dĂ©part Ă une exploration plus profonde de lâespace. AVEC OU SANS LUNE ? Le changement de cycle rĂ©gulier entre nouvelle lune et pleine lune a permis Ă lâHomme de concevoir un calendrier qui montre les nombreuses phases de la Lune et leur incidence sur la surface de la Terre. Le phĂ©nomĂšne des marĂ©es est une des manifestations les plus visibles et les plus spectaculaires de lâinfluence exercĂ©e par la Lune sur la Terre. Lâattraction gravitationnelle de la Lune sur lâocĂ©an produit deux renflements, diamĂ©tralement opposĂ©s. Au fur et Ă mesure que la Terre tourne, la partie affectĂ©e par lâattraction lunaire change, crĂ©ant une marĂ©e haute toutes les 12 heures. De plus, la Lune permet de stabiliser lâaxe de rotation de la Terre, et donc son climat. Lâorientation de lâaxe a une incidence sur la rĂ©partition de lâĂ©nergie solaire sur Terre et, par ailleurs, sur les avancĂ©es et les retraits des calottes glaciaires. Sans la Lune, les chercheurs estiment que lâinclinaison de la planĂšte varierait de 0 Ă 85 degrĂ©s, ce qui provoquerait des fluctuations incontrĂŽlĂ©es au niveau du climat. Toutefois, lâemprise de la Lune sur notre planĂšte devient de plus en plus faible Ă mesure quâelle sâĂ©loigne de la Terre environ 3,8 centimĂštres chaque annĂ©e. Ce phĂ©nomĂšne est essentiellement dĂ» aux marĂ©es terrestres. Lâonde créée par le dĂ©placement des eaux exercerait une force gravitationnelle sur la Lune qui accĂ©lĂ©rerait son mouvement et entraĂźnerait son lent Ă©loignement. Nâayez pas peur. Il est fort peu probable que la Lune disparaisse complĂštement. Pour les millĂ©naires Ă venir, notre petit satellite lumineux continuera de tourner autour de la Terre pendant que nous poursuivons notre rotation autour du Soleil. Ă moins que notre planĂšte ne soit avalĂ©e par notre Soleil mourant. La Terre pourrait un jour connaĂźtre le destin de cette petite planĂšte. Cet article a initialement paru sur le site en langue anglaise. Sources NASA science The moon The Moon stepping stone to the planets Oregon State Volcanism on the moon Lunar and Planetary Institute About our moon Cornell's Ask an astronomer Is the moon moving away from the Earth? NASA News The moon has an Earth-like core Smithsonian National Air and Space Museum Lunar rocks University of Hawaii The oldest moon rocks NASA Blogs Why study the moon? NOAA SciJinks What causes tides?Pourquoila Lune ne tombe pas sur nous ? 1; 2; 3; sirop_peche . 17 juin 2016, 15:52:21 La terre est plate et la lune c'est juste une image projetĂ©, arrĂȘtez le troller ça devient lourd . Jesuisbrestois. 17 juin 2016, 15:52:29 Champ magnĂ©tique mon pote comme deux aimants. Amico. 17 juin 2016, 15:52:50 Le 17 juin 2016 Ă 15:51:22 MaitrePuceau a Ă©crit : C'est des aimants quand tu met les 1 2Notre civilisation se doit dâĂȘtre reconnaissante Ă la Lune. Le progrĂšs des mathĂ©matiques a largement Ă©tĂ© menĂ© par la recherche des Ă©clipses solaires et lunaires, et par la dĂ©termination de la date de PĂąques â recherche qui passait par lâĂ©tude de lâorbite lunaire elle ne fut possible Ă haute prĂ©cision quâaprĂšs les Principia de Newton. 3De nos jours, grĂące Ă des siĂšcles de progrĂšs scientifique, nous pouvons faire des prĂ©dictions trĂšs prĂ©cises des Ă©clipses Ă venir, en particulier des Ă©clipses totales de Soleil, qui nous intĂ©ressent au plus haut point. GrĂące aux techniques du laser, en utilisant des rĂ©flecteurs laissĂ©s sur le sol lunaire par les missions amĂ©ricaines et russes, il est possible de mesurer trĂšs prĂ©cisĂ©ment la distance de la Terre Ă la Lune. Ces mesures indiquent que notre partenaire cĂ©leste nous quitte doucement, Ă la vitesse de 10-9 m/s, soit 3-4 cm/an. Son Ă©loignement croissant, le diamĂštre angulaire de la Lune diminue, et un jour elle ne couvrira plus la totalitĂ© du disque solaire, mĂȘme quand le Soleil est au plus proche. Un jour se produira donc la derniĂšre Ă©clipse totale⊠Figure 1 Le rĂ©flecteur laser LLR Lunar Laser Ranging Experiment dĂ©posĂ© sur le sol lunaire par la mission Appollo 14 fĂ©vrier 1971 Image WikiCommons / NASA Quand aura lieu la derniĂšre Ă©clipse totale de Soleil ? 4La derniĂšre occasion de voir une Ă©clipse totale ne devrait pas ĂȘtre dâun souci immĂ©diat pour nous. La distance moyenne de la Terre Ă la Lune varie entre 357 000 et 407 000 km. En supposant que cette excentricitĂ© de lâorbite et que le volume des deux corps reste constant, un modĂšle gĂ©omĂ©trique simple nous amĂšne Ă une date situĂ©e dans environ 570 millions dâannĂ©es ; ceci se produit quand la Lune est distante de 18 000 kms supplĂ©mentaires, ou jamais plus proche que 375 000 kms de la Terre. Figure 2 La derniĂšre Ă©clipse aura lieu quand aucun des points de la terre T ne pourra ĂȘtre dans le cĂŽne dâombre totale de la Lune. RL et RS sont les distances respectives de la Lune et de la terre au Soleil, rL et rS les rayons [pour arriver Ă lâĂ©quation en haut, on pose lâĂ©quation des triangles semblables rL / rS = RL - rT/RS -rT] 5Cette valeur est Ă peu prĂšs conforme Ă dâautres calculs plus Ă©laborĂ©s qui donnent cette date Ă environ 600-1200 millions dâannĂ©es. Lâincertitude est cependant Ă©norme nous ignorons comment la taille du Soleil va Ă©voluer pendant ce temps-lĂ . De lâimportance des marĂ©es ocĂ©aniques 1 Voir le texte de Wegener 1912 sur la dĂ©rive des continents, en ligne et analysĂ© par Marco Segala, ... 6Il est en revanche un mĂ©canisme important Ă propos duquel nous savons quelque chose la dĂ©rive des continents. Les modĂšles de tectonique des plaques et les mesures gĂ©ophysiques confirment quâenviron tous les 500 millions dâannĂ©es, notre planĂšte subit un cycle supercontinental1 ». Le dernier supercontinent, la PangĂ©e, sâest rompu il y a environ 300 millions dâannĂ©es en de plus petits continents qui ont dĂ©rivĂ©. Ils se rassembleront dans quelques centaines de millions dâannĂ©es et formeront Ă nouveau un seul supercontinent, diffĂ©rent. Ce qui importe cependant nâest pas la forme des continents, mais la taille des ocĂ©ans qui les sĂ©parent, et la maniĂšre dont cela affecte les marĂ©es. Un supercontinent unique ne serait baignĂ© que par un super-ocĂ©an » et subirait des marĂ©es plus douces » ou amorties. 7IndĂ©pendamment de cela donc, puisque les marĂ©es sont la cause du ralentissement de la rotation terrestre, elles le sont aussi de la distance qui sĂ©pare la Terre de la Lune, et de la date de la derniĂšre Ă©clipse ! Cette cause liĂ©e aux marĂ©es fut dĂ©montrĂ©e lors dâune prĂ©sentation de 1865 Ă lâAcadĂ©mie des sciences Paris, Sur lâexistence d'une cause nouvelle ayant une influence sensible sur la valeur de l'Ă©quation sĂ©culaire de la Lune », faite par lâastronome français Charles Delaunay 1816-1872 Les forces perturbatrices auxquelles sont dues les oscillations pĂ©riodiques de la surface des mers phĂ©nomĂšne des marĂ©es, en exerçant leur action sur les intumescences liquides quâelles occasionnent, dĂ©terminent un ralentissement progressif du mouvement de rotation de la Terre, et produisent ainsi une accĂ©lĂ©ration apparente sensible dans le moyen mouvement de la Lune [p. 1031] Figure 3 Charles-EugĂšne Delaunay 1816-1872. Ancien Ă©lĂšve de lâĂcole polytechnique X1834, ingĂ©nieur du Corps des mines, professeur Ă la Sorbonne et Ă Polytechnique, membre de lâAcadĂ©mie des sciences 1855. Figure 3b Il fait partie des 72 savants dont le nom est gravĂ© sur la Tour Eiffel WikiCommons auteur Gede 8Il peut sembler farfelu que les marĂ©es ocĂ©aniques fassent augmenter la distance de la Lune Ă la Terre, mais cette hypothĂšse avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă©mise au xviiie siĂšcle. Ce fut une histoire pleine de soubresauts et de volte-faces la comprĂ©hension du sujet a avancĂ© Ă coup dâhypothĂšses et dâexplications contradictoires, avec Ă chaque fois une utilisation pro domo des faits observationnels. Bien quâil puisse sembler que le systĂšme Terre-Lune soit assez simple â aprĂšs tout, il ne sâagit que de la Terre, et de la Lune â, il est en fait horriblement compliquĂ©. Le cĂ©lĂšbre astronome anglais Edmond Halley 1656-1742 rapporte avoir entendu Newton dire que le mouvement lunaire lui donnait mal Ă la tĂȘte et le tenait Ă©veillĂ© si souvent quâil souhaitait nây plus penser ». PremiĂšres hypothĂšses spĂ©culatives 9Le premier sujet dâordre scientifique Ă©tait de savoir si le mouvement de rotation de la Lune autour de la Terre Ă©tait constant, ou sâil subissait quelques variations. 10Comme Delaunay le mentionne dans son article, Halley, dĂ©jĂ Ă la fin du xviie siĂšcle, soupçonnait que la vitesse de la Lune augmentait. Un demi-siĂšcle plus tard, un autre Anglais, Richard Dunthorne 1711-1775, calcula Ă partir de tables dâanciennes Ă©clipses une accĂ©lĂ©ration sĂ©culaire de 10ââ. 11Cependant, les essais dâexplication de cette accĂ©lĂ©ration sĂ©culaire » restĂšrent infructueux, ce qui pouvait laisser penser que les lois de Newton nâĂ©taient pas correctes. Peut-on avoir confiance en les lois de Newton ? 2 De maniĂšre notable, juste avant que Clairaut ne fit son annonce, dâAlembert dĂ©posa une note Ă lâAca ... 12Au dĂ©but du xviiie siĂšcle, tous les scientifiques nâĂ©taient pas convaincus par la thĂ©orie newtonienne, et beaucoup prĂ©fĂ©raient encore la thĂ©orie du vortex de Descartes. Lâun de ces derniers Ă©tait Alexis Clairaut 1713-1765 qui, avec le soutien du mathĂ©maticien suisse Leonard Euler 1707-1783, annonça que la loi de Newton en inverse du carrĂ© de la distance Ă©tait fausse ; il suggĂ©rait que lâon ajoutĂąt un terme supplĂ©mentaire. Les savants qui prĂ©fĂ©raient encore Descartes jubilĂšrent. Et donc mĂȘme Euler se tourna Ă nouveau, quelque temps, vers les lois de Descartes2. 13Cependant, lors du printemps 1748, Clairaut rĂ©alisa que sa thĂ©orie souffrait dâerreurs dâapproximation quant aux calculs le 17 mai 1749, il annonçait Ă lâAcadĂ©mie que sa thĂ©orie Ă©tait Ă prĂ©sent en accord avec les lois de Newton. Figure 4 Alexis Clairaut, mathĂ©maticien français 1713-1765, membre de lâAcadĂ©mie des sciences en 1731 Ă 18 ans, comme adjoint mĂ©canicien » ; il sera pensionnaire mĂ©canicien en 1738, une fois lâĂąge de 25 ans atteint. Image WikiCommons La rotation de la Terre est-elle constante ? 14Peut-ĂȘtre nâĂ©tait-ce pas la Lune qui accĂ©lĂ©rait ? NâĂ©tait-ce pas la Terre qui ralentissait ? Ceci pouvait ĂȘtre le rĂ©sultat du frottement contre le toujours omniprĂ©sent Ă©ther », supposĂ© emplir lâUnivers. 15Pour compliquer encore le dĂ©bat, il pouvait exister un mĂ©canisme dâaccĂ©lĂ©ration de la Terre. Le refroidissement de notre planĂšte pouvait la contracter et donc lâaccĂ©lĂ©rer â comme la danseuse de ballet ou la patineuse, abaissant leurs bras, accĂ©lĂšrent. Ce qui aurait pour consĂ©quence de raccourcir la durĂ©e du jour, sachant que celle-ci Ă©tait mesurĂ©e par rapport au Soleil, qui Ă©tait un Ă©talon » indĂ©pendant. 3 Giovanni Plana, nĂ© en Lombardie, entre en 1800 Ă lâĂcole polytechnique et y fut un Ă©lĂšve du Turinoi ... 16Pierre-Simon de Laplace 1749-1827 Ă©tait certain que depuis Hipparque 190-120 av. la durĂ©e du jour nâavait pas bougĂ© de plus de 1/100e de seconde. Il avait de bonnes raisons dâĂȘtre confiant car il pensait avoir trouvĂ© une preuve mathĂ©matique de lâ accĂ©lĂ©ration sĂ©culaire » de la Lune de 10 secondes par siĂšcle, sans faire appel Ă une quelconque variation de la vitesse de la Terre. Le 23 octobre 1787, il prĂ©sente Ă lâAcadĂ©mie un MĂ©moire sur les inĂ©galitĂ©s sĂ©culaires des planĂštes et des satellites » donnant lâĂ©quation 10,18"ĂT2+0,02"ĂT3 pour lâaccroissement sĂ©culaire T Ă©tant le nombre de siĂšcles. Cette accĂ©lĂ©ration lunaire pouvait selon Laplace ĂȘtre expliquĂ©e par le caractĂšre elliptique de lâorbite terrestre, et par lâeffet gravitationnel du Soleil et des autres planĂštes. Des rĂ©sultats similaires seront obtenus par Lagrange, par Giovanni Plana3 1781-1864 et par le baron Marie-Charles-ThĂ©odore de Damoiseau de Montfort 1768-1846. [bis] Laplace peut-il avoir tort ? 4 Sur ce sujet, voir le texte de Le Verrier 1846, en ligne et analysĂ© par James Lequeux, BibNum ju ... 17Or, en 1853, lâastronome anglais John Couch Adams 1819-1892 dĂ©montre que Laplace avait fait des approximations trop Ă©tendues, en nĂ©gligeant certains termes. Adams, incluant ces termes, arrivait Ă une valeur sĂ©culaire de 5ââ70, moitiĂ© de celle de Laplace. Cette correction de Laplace par Adams provoque un certain dĂ©bat outre-Manche cĂŽtĂ© français car non seulement Adams avait corrigĂ© lâ immense » Laplace, mais de surcroĂźt sâĂ©tait querellĂ© avec Le Verrier Ă propos de la dĂ©couverte de la planĂšte Neptune4. 18Mais Adams allait recevoir un fervent soutien de son collĂšgue Delaunay. En 1860 et 1867, celui-ci publie deux imposants volumes de mĂ©canique lunaire La ThĂ©orie du mouvement de la Lune, soutenant les affirmations dâAdams ; et dans sa prĂ©sentation de 1865 Ă lâAcadĂ©mie texte BibNum, il explique ces 6ââ sĂ©culaires manquantes par⊠lâinfluence des marĂ©es. 19Lâarticle de Delaunay est un jalon de la science. Deux sciences, la gĂ©ophysique et la mĂ©canique cĂ©leste, y joignent leurs forces pour montrer que les marĂ©es ocĂ©aniques, gĂ©nĂ©rĂ©es par la Lune, rĂ©troagissent sur elle pour augmenter lentement sa distance Ă la Terre. Pour apprĂ©cier la portĂ©e de cet article, nous devons dâabord comprendre Ă quoi se rapportent les marĂ©es. La mĂ©canique des marĂ©es 20DĂ©jĂ lâhomme prĂ©historique avait dĂ©jĂ fait le lien entre les marĂ©es et les deux objets cĂ©lestes les plus apparents, la Lune et le Soleil. Il nâest pourtant pas Ă©vident du tout que la Lune ait une quelconque influence sur les marĂ©es ocĂ©aniques. 21Lâattraction gravitationnelle due Ă la masse du Soleil MS = 1,991030 kg est 30 milliards de fois plus forte que celle due Ă la Lune ML=7,341022 kg. Cependant celle-ci est, bien sĂ»r, Ă une distance beaucoup plus proche RL=384106m, comparĂ©e Ă RS = 15000106 m. Lâattraction gravitationnelle de la Lune sur un Ă©lĂ©ment de masse ÎŒ est \[\tag{1a}{{F}_{L}}=\frac{G{{M}_{L}}\mu }{R_{L}^{2}}\] et pour le Soleil \[\tag{1b}{{F}_{S}}=\frac{G{{M}_{S}}\mu }{R_{S}^{2}}~\] 22Le rapport des deux est \[\tag{2}\frac{{{F}_{L}}}{{{F}_{S}}}=\frac{\frac{{{M}_{L}}\mu }{R_{L}^{2}}}{\frac{{{M}_{S}}\mu }{R_{S}^{2}}}=\frac{{{M}_{S}}}{{{M}_{L}}}{{\left \frac{{{R}_{S}}}{{{R}_{L}}} \right}^{2}}\approx \frac{1}{180}\] 23Ceci montre que lâeffet gravitationnel de la Lune sur une masse terrestre est dâenviron 1/180e de celui du Soleil. Le premier paradoxe 5 Ceci nâest pas totalement clair dans les explications de vulgarisation des marĂ©es. Trop souvent, se ... 24Ici nous rencontrons notre premier paradoxe bien que sur Terre lâeffet gravitationnel de la Lune soit presque 200 fois plus petit que celui du Soleil, câest bien la Lune qui affecte les marĂ©es plus que le Soleil. Car ce qui importe pour lâeffet de marĂ©e nâest pas lâamplitude de lâeffet gravitationnel en tant que tel, mais la façon dont il dĂ©croĂźt Ă lâinverse de la distance5. 6 GalilĂ©e avait essayĂ© dâutiliser les marĂ©es comme preuve de la rotation terrestre diurne. Mais il av ... 25Les eaux ocĂ©aniques sur la partie de la Terre face Ă lâastre Soleil ou Lune sont attirĂ©es lĂ©gĂšrement plus que ne lâest la Terre elle-mĂȘme ceci conduit Ă un bourrelet de la surface ocĂ©anique en direction de lâastre attracteur Soleil ou Lune. Par ailleurs, la Terre elle-mĂȘme est plus proche de lâastre que ne le sont les eaux ocĂ©aniques figurant derriĂšre » Ă lâopposĂ© diamĂ©tral des eaux faisant face Ă lâastre ceci conduit Ă un bourrelet arriĂšre ». Ce qui explique pourquoi il y a deux marĂ©es ocĂ©aniques un point ocĂ©anique donnĂ© passant une fois par jour devant lâastre et Ă son opposĂ© diamĂ©tral, avec deux maxima et minima, et non une seule marĂ©e quotidienne6. Figure 5 Lâeffet gravitationnel dĂ» au Soleil en haut est bien supĂ©rieur Ă celui dĂ» Ă la Lune en bas cf. largeur des flĂšches. Mais, comme le Soleil est beaucoup plus Ă©loignĂ©, son effet diffĂ©rentiel » entre lâavant et lâarriĂšre est plus faible de moitiĂ© que celui de la Lune cf. longueur des flĂšches â toutes les proportions de la figure sont bien sĂ»r exagĂ©rĂ©es Un peu de mathĂ©matiques 26La façon dont les forces dâattraction varient entre face avant » et face arriĂšre » de la Terre est liĂ©e au gradient de la force dâattraction. On lâobtient par dĂ©rivation de la force FL par rapport Ă la distance \[\tag{3}{f_L} = \Delta {F_L} = - \frac{{2G{M_L}\mu }}{{R_L^3}}\Delta {R_L}\;\] 27En effectuant la mĂȘme dĂ©rivation pour la force gravitationnelle solaire, le rapport des deux effets devient \[\tag{4a}\frac{{{f_L}}}{{{f_A}\;}} = \frac{{{M_L}/R_L^3}}{{{M_S}/R_S^3}} = \frac{{{M_S}}}{{{M_L}}}{\left {\frac{{{R_S}}}{{{R_L}}}} \right^3}\] 28Ce qui conduit, avec les mĂȘmes valeurs approximatives \[\tag{4b}\frac{{{f_L}}}{{{f_S}}} \approx 29Voici pourquoi la Lune a plus dâinfluence sur les marĂ©es que le Soleil parce que lâeffet marĂ©e est en 1/R3 gradient de la force de Newton, et non en 1/RÂČ force de Newton. 30Donc maintenant, si les marĂ©es ralentissent la rotation terrestre, comment se fait-il que cela Ă©loigne la Lune de la Terre ? Deux explications 31Il y a pour cela deux explications, diffĂ©rentes mais cohĂ©rentes entre elles. Lâune est brĂšve et facile du point de vue du calcul, mais ne nous dit pas vraiment ce qui se passe ». Lâautre, celle de Delaunay, est plus longue, nous explique ce qui se passe », mais est compliquĂ©e dâun point de vue calculatoire. 32Commençons par la premiĂšre La somme du moment cinĂ©tique de la terre en rotation autour de son axe et de la Lune tournant autour de la terre est constante. Quand la vitesse de la rotation terrestre axiale diminue, la Lune augmente sa vitesse de rotation orbitale et donc son moment cinĂ©tique, par conservation du moment cinĂ©tique total. 33Cette conservation du moment cinĂ©tique L est une des lois fondamentales de la physique. Dans sa forme la plus simple, \[L=m\cdot v\cdot r\] oĂč v est la vitesse tangentielle et r la distance au centre de rotation. Le moment cinĂ©tique varie seulement si agit un couple, câest-Ă -dire une force accĂ©lĂ©rant le corps dans la direction tangentielle â sinon il reste constant. Comment la Lune sait-elle » ? 34Cette explication par le moment cinĂ©tique permet de prĂ©dire aisĂ©ment Ă quelle distance sera la Lune dans quelques millions dâannĂ©es⊠Cependant, elle nous laisse sur notre faim Comment la Lune sait-elle » que la Terre ralentit et comment sait-elle » quâelle doit accĂ©lĂ©rer afin de » conserver le moment cinĂ©tique total ? 35Dans le cas de la Terre, nous savons que le ralentissement de son moment cinĂ©tique propre est dĂ» au frottement des marĂ©es. Mais quâen est-il pour la Lune ? DâoĂč viendrait le couple dirigĂ© tangentiellement Ă son orbite, qui ferait croĂźtre son propre moment cinĂ©tique ? 36Câest justement ce point qui est bien expliquĂ© par Delaunay en 1865. Voici comment la Lune sait » 37Dans la figure 5, le bourrelet formĂ© par la marĂ©e ocĂ©anique est dirigĂ© directement vers les corps cĂ©lestes attracteurs. Mais ceci ne se produirait que dans le cas idĂ©al oĂč il nây aurait pas de frottement entre lâeau ocĂ©anique liquide et la croĂ»te ocĂ©anique solide. Ce frottement a pour effet non seulement de ralentir la rotation terrestre, mais aussi de dĂ©placer le renflement de la marĂ©e dans la direction de la rotation, câest-Ă -dire vers lâest comme il y a frottement, la Terre emmĂšne » le bourrelet avec elle. Ceci se produit car la Terre tourne plus vite sur elle-mĂȘme que la Lune tourne autour de la Terre â il y a un diffĂ©rentiel positif en faveur de la Terre et donc de lâentraĂźnement du bourrelet. EĂ»t-ce Ă©tĂ© le contraire, le bourrelet de marĂ©e aurait Ă©tĂ© dĂ©placĂ© vers lâautre direction, Ă lâinverse du sens de rotation. 38Puisque donc le bourrelet de marĂ©e nâest pas dirigĂ© exactement vers le centre de la Lune cas idĂ©al, et que les deux bourrelets celui dâavant et celui dâarriĂšre ne sont pas situĂ©s aux mĂȘmes distances de la Lune, celle-ci sent » cette asymĂ©trie. Le bourrelet situĂ© face Ă la Lune a un effet plus important et lâaccĂ©lĂšre ; le bourrelet situĂ© Ă lâarriĂšre la ralentit, mais son effet est moins important car il est plus distant. Le rĂ©sultat de ce couple est une force contribuant Ă accĂ©lĂ©rer la rotation de la Lune et Ă Ă©loigner son orbite figure 6. Figure 6 Les renflements sont lĂ©gĂšrement ici câest exagĂ©rĂ© dĂ©calĂ©s par rapport Ă lâaxe des centres. Le renflement le plus proche a pour effet dâaugmenter la vitesse tangentielle orbitale de la Lune, et lâemporte sur le second, plus distant, qui a pour effet de la ralentir. La Lune va utiliser » sa vitesse accrue pour se dĂ©placer vers une orbite plus large, oĂč sa vitesse rediminuera. 39Ces deux explications prĂ©disent que la Lune va accĂ©lĂ©rer » sa rotation, alors quâen fait celle-ci diminuera. Alors que se passe-t-il rĂ©ellement ? LĂ intervient notre second paradoxe. Le second paradoxe 40Pour un corps solide, toute variation du moment cinĂ©tique axial cas de la Terre se traduit nĂ©cessairement par une variation de la vitesse tangentielle de rotation v. Sâil sâagit dâun moment cinĂ©tique orbital cas de la Lune, une variation peut aussi se traduire par une variation de la distance Ă lâaxe r. 41Pour un satellite comme lâest la Lune en mouvement inertiel permanent, non perturbĂ©, lâattraction gravitationnelle centripĂšte Ă©quilibre lâeffet centrifuge \[\tag{5a}\frac{{GmM}}{{{r^2}}} = \frac{{m{v^2}}}{r}\;\] Cette Ă©quation peut servir dâexpression Ă lâĂ©nergie cinĂ©tique K \[\tag{5b}\frac{{GmM}}{{2r}} = \frac{{m{v^2}}}{2} = K\] 42Quand la Lune prend une orbite plus large r augmente, le terme de gauche de 5b dĂ©croĂźt, et donc la vitesse v dans le terme central aussi, avec lâĂ©nergie cinĂ©tique K. Ceci est conforme Ă la 3e loi de Kepler suivant laquelle plus la planĂšte ou le satellite est Ă©loignĂ©e du centre de rotation que celui-ci soit le Soleil ou la Terre, le moins vite elle tourne. 43Prenons, Ă lâinverse, le cas dâun satellite terrestre en fin de vie une mĂ©tĂ©orite, par exemple, entrant dans lâatmosphĂšre terrestre. La rencontre des premiĂšres molĂ©cules gazeuses de lâatmosphĂšre gĂ©nĂšre une rĂ©sistance de frottement, et joue comme un couple de torsion contre la rotation effet inverse de celui des marĂ©es pour la Lune, couple qui tend Ă rĂ©duire le moment cinĂ©tique du corps. Cependant sa vitesse tangentielle croĂźt ! Ă cause du frottement, le satellite tombe progressivement sur la Terre celle-ci convertit lâĂ©nergie potentielle de son satellite liĂ©e Ă la distance, qui diminue en Ă©nergie cinĂ©tique augmentation de la vitesse du corps. Avant Delaunay, quelles hypothĂšses ? 44LâidĂ©e des marĂ©es ralentissant la rotation terrestre nâĂ©tait pas entiĂšrement neuve quand Delaunay fit sa prĂ©sentation. Ce qui fut retenu contre lui, dans la polĂ©mique qui sâensuivit. Delaunay prend nĂ©anmoins soin de prĂ©ciser note de bas de page 1028 que les discussions trouvĂ©es dans certains ouvrages imprimĂ©s » ont Ă©tĂ© surtout qualitatives, et que lui quantifie le phĂ©nomĂšne J'apprends que cette idĂ©e d'une rĂ©sistance que la Lune oppose continuellement au mouvement de rotation de la Terre, par suite de son action sur les eaux de la mer, a dĂ©jĂ Ă©tĂ© formulĂ©e dans certains ouvrages imprimĂ©s. Il y est dit en mĂȘme temps que l'effet produit par cette rĂ©sistance est trop petit pour ĂȘtre sensible. Je ferai remarquer Ă cette occasion que la Note que j'ai lue Ă l'AcadĂ©mie a eu pour objet, non pas de faire connaĂźtre cette cause du ralentissement de la rotation de la Terre, mais bien de montrer 1Âș que le ralentissement qui en rĂ©sulte est loin d'ĂȘtre insensible ; 2° qu'on peut y voir l'explication complĂšte de la partie de l'Ă©quation sĂ©culaire de la Lune dont la cause assignĂ©e par Laplace ne peut rendre compte. LâhypothĂšse de Kant 1754 45Peut-ĂȘtre Delaunay ne savait-il pas que cette hypothĂšse des marĂ©es ralentissant la rotation terrestre avait Ă©tĂ© faite plus dâun siĂšcle auparavant par le plus tard cĂ©lĂšbre philosophe allemand Emmanuel Kant ? Dans un journal local, Wöchentlicher Königsbergischen Frag- und Anzeigungs-Nachrichten, les 8 et 15 juin 1754, Kant publie sa solution Ă la question posĂ©e par lâAcadĂ©mie prussienne des sciences sur la rĂ©gularitĂ© de la rotation terrestre "Untersuchung der Frage, ob die Erde in ihrer Umdrehung einige VerĂ€nderung erlitten habe" Examen de la question si la Terre a subi quelque modification dans sa rotation. 46Si la surface dâune planĂšte contient beaucoup dâeau, il y aura un bourrelet de marĂ©e. Lâattraction combinĂ©e de la Lune et du Soleil dĂ©placerait le bourrelet vers lâouest, selon Kant, Ă cause de la rotation terrestre qui est vers lâest. Compte tenu de lâirrĂ©gularitĂ© des fonds marins, des Ăźles et des falaises, lâeau exercera un frottement de ralentissement sur la rotation terrestre. Câest seulement lorsque la rotation terrestre aura suffisamment diminuĂ© pour ĂȘtre synchrone avec la vitesse orbitale lunaire que ce processus cessera. Kant essaie mĂȘme de calculer la date de cet Ă©vĂ©nement, trouvant 2 millions dâannĂ©es les calculs actuels conduisent Ă une date bien plus Ă©loignĂ©e. 47Les lois de la dynamique nâĂ©taient pas bien comprises Ă lâĂ©poque la conclusion de Kant Ă©tait fondĂ©e sur lâidĂ©e que la force de marĂ©e produisait un mouvement de lâocĂ©an vers lâouest. Ce qui maintient le bourrelet de marĂ©e vers lâest avec la rotation de la Terre est justement le frottement dĂ©crit par Kant. 48Kant semble sâĂȘtre exagĂ©rĂ© lâamplitude du dĂ©placement horizontal de lâeau. Ă lâinstar des vagues ocĂ©aniques, le dĂ©placement horizontal est bien infĂ©rieur Ă ce que laisse supposer la vitesse de phase câest la forme de la surface de lâeau, Ă savoir la vague, qui se meut, et non lâeau elle-mĂȘme. Par ailleurs, Kant ne considĂ©rait que le bourrelet situĂ© face Ă la Lune, et non celui qui est Ă lâopposĂ©. Lâexplication de Robert Mayer 1848 49En 1848, le physicien Julius Robert Mayer 1814-1878, sans doute ignorant lâhypothĂšse kantienne, publia une explication analogue dans les BeitrĂ€ge zur Dynamik des Himmels Contributions Ă la mĂ©canique cĂ©leste. Mais Ă la diffĂ©rence de Kant, il prenait en considĂ©ration les deux bourrelets. Il allait aussi plus loin, en tirant la conclusion que la Lune augmentait sa vitesse tangentielle et sâĂ©loignait donc de la Terre. Les marĂ©es ont aussi un effet perturbant sur la trajectoire de la Lune. Le haut du bourrelet dâeau situĂ© Ă lâest de la Lune lâattire plus, ce qui augmente continuellement la vitesse tangentielle de ce satellite, la distance moyenne Terre-Lune, et sa pĂ©riode orbitale. Cependant, le calcul montre que cet effet est insignifiant la pĂ©riode orbitale de la Lune nâaugmentera que de quelques fractions de secondes au cours des prochains siĂšcles. Figure 7 Julius Robert Mayer 1814-1878 Image WikiCommons 50Mayer conservait cependant, de maniĂšre erronĂ©e, lâhypothĂšse selon laquelle la rotation axiale terrestre allait en sâaccĂ©lĂ©rant Ă cause du refroidissement interne de la planĂšte effet patineur, cf. supra. John Tyndall refait vivre lâexplication de Mayer 51Mayer, restĂ© connu par ailleurs pour avoir soutenu la notion de conservation de lâĂ©nergie, ne fut pas prophĂšte en son pays. Ses Ćuvres jusquâalors survolĂ©es furent prĂ©sentĂ©es en 1862 par le physicien irlandais John Tyndall 1820-1893 lors dâune sĂ©ance du Royal Institute, et dans un ouvrage intitulĂ© Heat as a Mode of Motion 1870. Tyndall sâengagea dans la promotion des thĂ©ories de Mayer en les traduisant en anglais, et en les publiant dans des revues scientifiques, autant anglaises quâamĂ©ricaines. Figure 8 John Tyndall 1820-1893 Image WikiCommons photographie collection privĂ©e 52Il comparait, de maniĂšre pĂ©dagogique, les bourrelets de marĂ©e Ă des montagnes terrestres Concevons que la Lune soit fixe et que la Terre tourne comme une roue de l'ouest Ă l'est, dans sa rotation diurne. Une montagne terrestre, en s'approchant du mĂ©ridien de la Lune, se trouve comme saisie par la Lune telle une poignĂ©e par lâeffet de laquelle la Terre va tourner plus vite. Mais lorsque la montagne a passĂ© le mĂ©ridien, l'action de la Lune s'exerce en sens contraire et tend Ă diminuer la vitesse de rotation autant qu'elle l'augmentait auparavant ; et c'est ainsi que l'action exercĂ©e par la Lune sur tous les corps fixĂ©s Ă la Terre se trouve annulĂ©e ou neutralisĂ©e. 7 Tyndall, Heat as a Mode of Motion 1870, chapitre consacrĂ© au Soleil. Mais admettons que la montagne reste toujours situĂ©e Ă l'est du mĂ©ridien de la Lune, alors l'attraction du satellite s'exercera toujours dans le sens opposĂ© Ă la rotation de la Terre, DONT LA VITESSE DIMINUERA, par consĂ©quent, d'une quantitĂ© proportionnelle Ă l'intensitĂ© de l'attraction. La marĂ©e occupe cette position elle est toujours situĂ©e Ă l'est du mĂ©ridien de la Lune; les eaux de l'OcĂ©an sont, en partie, traĂźnĂ©es comme un frein sur la surface de la Terre, et, comme un frein, elles diminuent la vitesse de rotation de la Terre [âŠ]7 53Ce fut probablement via Tyndall que le mĂ©tĂ©orologiste et mathĂ©maticien amĂ©ricain William Ferrel 1817-91 eut Ă connaĂźtre de lâexplication de Mayer. Il fait sa prĂ©sentation Ă Boston devant lâAcadĂ©mie amĂ©ricaine, le 13 dĂ©cembre 1864, un an avant Delaunay⊠Ce qui provoqua certaines rĂ©clamations dâantĂ©rioritĂ© contre Delaunay. 54Mais il apparaissait trĂšs clairement, de la prĂ©sentation de Ferrel, que celui-ci tenait son idĂ©e de Mayer. Comme lui, il invoquait la possibilitĂ© dâune accĂ©lĂ©ration de la rotation terrestre Ă cause du refroidissement. Ceci ne figure pas dans la prĂ©sentation de Delaunay nous proposons donc de lui laisser la prioritĂ© de sa dĂ©couverte. 55Le dĂ©bat sur le mĂ©canisme exact ne se termina pas dans les annĂ©es 1860 et continue depuis. Mais les arguments et contre-arguments pour les diffĂ©rentes thĂ©ories sont si compliquĂ©s que, pour paraphraser sir Isaac Newton, ce sujet fait mal Ă la tĂȘte Ă tout un chacun, lâempĂȘche de dormir, de telle sorte que plus personne nây pense encore. Avotre avis, pourquoi la Lune ne tombe-t-elle pas sur la Terre ? Quelle force est mise en jeu ? PrĂ©sentation et objectifs; VidĂ©o 1; VidĂ©o 2; Aide question numĂ©ro 4; Analogie 1; Analogie 2; Bilan du module; Module; Chapitre M3 - ActivitĂ© "Pourquoi la Lune ne tombe pas sur la Terre ?" DurĂ©e estimĂ©e 60 minutes. Commencer le module . Objectifs du module. A votre avis, pourquoi la Le 30/07/2014 Ă 2119 MAJ Ă 2319La Lune est lĂ©gĂšrement aplatie. - -En plus d'ĂȘtre lĂ©gĂšrement aplati, le satellite naturel de la Terre est dĂ©formĂ© par un renflement sur sa face visible, et par un autre bourrelet sur sa face cachĂ©e. Une Ă©quipe de chercheurs explique quartiers ou en croissant, la Lune, aussi familiĂšre soit-elle aux Terriens, garde sa part de mystĂšre. Une Ă©quipe de chercheurs propose, ce mercredi, dans la revue Nature une explication Ă sa forme, loin d'ĂȘtre une sphĂšre Lune lĂ©gĂšrement aplatieLe satellite naturel de la Terre n'est pas tout Ă fait sphĂ©rique, mais est lĂ©gĂšrement aplati. La Lune est aussi dĂ©formĂ©e par un lĂ©ger renflement sur sa face visible depuis la Terre, et par un autre bourrelet sur sa face cachĂ©e. L'Ă©quipe de Ian Garrick-Bethell UniversitĂ© de Californie, Santa Cruz, Etats-Unis explique cette forme particuliĂšre par les "effets de marĂ©e", les forces gravitationnelles exercĂ©es par la Terre pendant l'enfance de la Lune, il y a 4,4 milliards d' SystĂšme solaire s'est formĂ© il y a environ 4,5 milliards d'annĂ©es. Selon le modĂšle aujourd'hui couramment admis, la Lune serait nĂ©e d'une collision massive subie par la Terre, elle-mĂȘme Ă peine les chercheurs, les premiĂšres forces de marĂ©e exercĂ©es par la Terre, alors bien plus proche de la Lune, ont Ă©chauffĂ© de maniĂšre inĂ©gale, selon les endroits, la croĂ»te de la Lune, lorsqu'elle flottait encore sur un ocĂ©an de roche en fusion. Ce phĂ©nomĂšne a donnĂ© Ă la Lune le gros de sa forme, lĂ©gĂšrement Ă©tirĂ©e comme un bourrelets figĂ©sPlus tard, alors que la Lune se refroidissait, les forces de marĂ©e ont dĂ©formĂ© l'extĂ©rieur de la Lune et ont figĂ© ses bourrelets. Cet effet de marĂ©e a aussi synchronisĂ© la rotation de la Lune et sa rĂ©volution autour de la Terre, ce qui fait que les Terriens voient toujours la mĂȘme face de la arriver Ă ces conclusions, l'Ă©quipe de Ian Garrick-Bethell a analysĂ© la topographie de la Lune en faisant abstraction de ses vastes cratĂšres, qui seraient apparus plus tard. L'astrophysicien a expliquĂ© que les idĂ©es derriĂšre cette Ă©tude ont d'abord Ă©tĂ© inspirĂ©es par les processus Ă l'Ćuvre sur Europe, lune de Jupiter. Ce satellite de Jupiter abrite un ocĂ©an liquide cachĂ© sous sa surface de glace. Les marĂ©es de Jupiter agissent sur la couche de glace d'Europe et, en provoquant un Ă©chauffement, sculptent sa forme. "Il y a bien longtemps, la Lune Ă©tait similaire", a-t-il soulignĂ©, avec une couche de roche flottant sur de la roche en estime que la comprĂ©hension de la forme de la Lune pourrait aider Ă apprĂ©hender "un grand nombre de phĂ©nomĂšnes gĂ©ologiques qui ont eu lieu aprĂšs la formation", et notamment son asymĂ©trie. Seule la face visible de la Lune prĂ©sente de vastes plaines volcaniques qu'on a appelĂ© indĂ»ment "mers".Chaque annĂ©e, la Lune s'Ă©loigne de 3,8 cm de la TerrePlus globalement, la comprĂ©hension des processus prĂ©coces de l'Ă©volution de notre plus proche voisine cĂ©leste pourrait Ă©clairer les phĂ©nomĂšnes qui peuvent opĂ©rer sur d'autres objets de notre systĂšme solaire, voire au-delĂ ."La Lune a toujours Ă©tĂ©, et reste, un grand laboratoire", souligne Ian Lune se situe Ă une distance moyenne de la Terre de km et s'en Ă©loigne de 3,8 centimĂštres par an. Sa circonfĂ©rence Ă l'Ă©quateur est de km, 3,7 fois infĂ©rieur Ă celui de la Terre km.
Lapomme tombe donc 3 571 fois plus vite que la Lune. Cela signifie donc que la Terre exerce sur la Lune une force 3 571 fois plus faible qu'elle n'exerce sur la pomme. La Pomme est située à 6 470 Km du centre de la Terre et la Lune est située à 400 000 Km du centre de la Terre. La Lune est donc 61,8 fois plus éloignée du centre de la
Supposons que, dans le futur, je dĂ©veloppe une super-arme expĂ©rimentale capable de faire exploser la Lune entiĂšre. Si je l'utilisais pour briser la Lune en plusieurs morceaux de tailles diffĂ©rentes, nous aurions alors des morceaux gĂ©ants de roches lunaires flottant autour. Nous savons tous que la Lune s'Ă©loigne de nous Ă un rythme constant. Mais maintenant, plutĂŽt qu'il n'y ait une seule masse concentrĂ©e, nous avons plusieurs masses. Si je comprends bien la gravitation newtonienne, plus l'objet est gros, plus il a d'attraction gravitationnelle. Par exemple, si j'atterrisais sur Phobos si c'est possible et que je sautais, il me faudrait plus de temps pour tomber que si je sautais sur la Lune. AprĂšs avoir Ă©tĂ© divisĂ© en plus petits morceaux, lequel des Ă©vĂ©nements suivants arriverait-il Ă la Lune de la Terre ? A Les restes de la Lune continuent de s'Ă©loigner de nous, indĂ©pendamment du fait que les morceaux sont maintenant plus petits. B La Lune n'a plus le "pouvoir" pour contrer la gravitĂ© de la Terre car elle n'est plus l'objet massif qu'elle Ă©tait, donc les morceaux tombent tous sur la Terre et cela met fin Ă tout. C La Lune se rapproche de la Terre mais ne retombe pas Ă la surface. Les morceaux forment une ceinture d'astĂ©roĂŻdes faite de restes lunaires un peu comme les planĂštes joviennes, qui ne s'Ă©loigneront ou ne se rapprocheront jamais de nous et resteront dans une ellipse relativement parfaite ?BolDeRougeLa distance de la lune augmente en raison du renflement de marĂ©e qu'elle provoque sur la terre. Ce renflement fait que la lune et la terre se tirent l'une sur l'autre d'une maniĂšre qui ralentit la rotation de la terre et augmente la distance Ă la lune. Plus la masse de la lune est Ă©tendue, moins elle peut provoquer de renflement. Donc, Ă court terme, si tous les morceaux s'Ă©talent presque uniformĂ©ment, alors il n'y a pas de renflement et au premier ordre pas d'Ă©change de moment angulaire. La distance moyenne n'augmenterait pas via ce mĂ©canisme. Au lieu de cela en grande partie selon la façon dont la rupture initiale a distribuĂ© les restes, les morceaux commenceraient Ă se frapper. Ce processus supprime l'Ă©nergie cinĂ©tique en la transformant en chaleur et abaisse l'orbite moyenne au fil du temps. Sur de longues pĂ©riodes, les piĂšces auraient tendance Ă se refondre en un plus petit nombre d'objets. Si une grande lune se reforme, elle pourrait alors recommencer Ă provoquer un renflement de marĂ©e sur la terre qui entraĂźnerait des changements d'altitude sur l' que la Lune est une roche concentrĂ©e, elle exerce une force de marĂ©e sur la Terre ; cela se traduit par un transfert de moment angulaire, et c'est la cause de la lente dĂ©rive de la Lune. Si vos dĂ©bris se dispersaient par magie dans une coquille en rotation Ă la mĂȘme distance que l'orbite actuelle de la Lune, mais avec un peu de masse partout comme les anneaux de Saturne, alors je pense que la composante de la force de marĂ©e disparaĂźtrait et qu'il n'y aurait pas de transfert d'angle quantitĂ© de mouvement de la Terre Ă la Lune poussiĂšre. Cependant, les particules exerceraient une force les unes sur les autres, ce qui entraĂźnerait avec le temps un "anneau terrestre" tout comme Saturne. Cela ressemble beaucoup Ă votre rĂ©ponse C, mais sans le bit "rapprochez-vous de la Terre".
T64cjB.